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Colin MacKenzie

Colin MacKenzie

Byta & Envision Management

This interview is also available in English

Ou vivez-vous?

Montréal Canada

Où travaillez vous? Quelle est votre profession?

Je collabore avec Byta section Amérique du Nord, je prêche la bonne parole ! Je travaille aussi pour Envision Management and Production – comme coach en stratégie d’artiste et demande de subventions. En parralèle, je suis le manager de Jerry Granelli, un incroyable joueur de batterie du monde de l’impro jazz (batteur du Trio Vince Guaraldi, il a joué dans l’animation original : le Noel de Charlie Brown). De plus, je travaille sur un court métrage d’animation avec l’ONF (office national du film du Canada)

Qu’est-ce que vous écoutez comme musique en ce moment?

Hier, aujourd’hui … et ça va changer demain ou la semaine prochaine, cela sera différent…

Le nouvel album de Jungle est un plaisir coupable – les vieilles ambiances disco… Et aussi, les vidéos sont mortelles. Je suis plus qu’un fan de Sharon Van Etten – toujours heureux quand elle sort un nouvel album. Je viens d’acheter un vieil album de Kris Kristofferson – The Silver Tongued Devil and I, c’est son deuxième, je pense. Il sonne beaucoup comme Leonard Cohen. J’ai découvert, Silla et Rise – deux chanteurs inuits et un DJ. Je me suis plongé dans les derniers enregistrements démo de Prince – Piano & A Microphone 1983.  Le dernier Neneh Cherry, le dernier Cat Power, Kamasi Washington, le dernier Charles Lloyd avec Lucinda Williams, Bedouine, Soul of Cash de Brian Owens – qui rend hommage à Johnny à Cash est un pur bonheur et je l’aime. Le dernier J. Mascis est un régal, le dernier Jessica Moss est une ode musicale. Tout cela est un peu schizophrénique, je lis et écoute beaucoup de choses et je finis par sauter d’un article à un podcast pour fouiller une référence musicale qui a été mentionnée. C’est un peu comme partir à l’aventure, je me suis déjà retrouvé dans le monde du hip hop chinois ou du ukulélé folklorique.

Comment faite vous pour découvrir  des nouveautés?

Étrangement, pendant la journée, je ne fais pas beaucoup de découvertes musicales – une grande partie de ce que nous écoutons à Envision n’est pas très récent – à moins que l’un des artistes avec qui nous travaillons envoie un démo. La plupart du temps, mes collègues écoutent la musique qu’ils aiment avec des écouteurs. Il s’agit d’une situation nouvelle, en raison à la croissance d’Envision (donc, tout va bien) – quand nous étions deux, on jouait à tour de rôle la musique de la journée – nous avons partagé de nouvelles découvertes, ce qui était amusant. De nos jours, il y a trop de choix, trop de goûts différents pour satisfaire tout le monde avec notre système Sonos. Cela dit, j’essaie de glisser de nouvelles découvertes dans les playlists du bureau.

Nous utilisons donc surtout Spotify. Les playlists qui jouent le plus souvent sont: Spotify’s Outliers, Release Radar et Discovery Weekly. Parfois, on choisit juste un genre musical juste pour voir ce qui va jouer. Lorsque la tension monte, et que les délais sont serrés… le bureau a besoin de baisser la température, il suffit alors de placer «Chill» devant n’importe quel genre de musique, et voilà. Et tout cela finit par être une version plutôt conviviale de l’ambiance musicale du bureau. Parfois, je mets aussi des écouteurs. En ce moment avec l’hiver, j’ai personnellement envie d’écouter une musique un peu plus d’avant-garde et stimulante en dehors des heures de bureau. Je dois admettre que je ne savais pas que Chillhop était un type de musique…
En dehors du monde Spotify, je passe en revue Pitchfork tous les matins ainsi que NPR First Listen et j’écoute aux  deux semaines environ All Songs Considered aussi sur NPR. Je lis Exclaim, le magazine de musique national canadien et celui du New Yorker. Pour tout dire, j’ai aussi, encore aujourd’hui, un abonnement papier du Sunday New York Times et le Devoir, un journal francophone de Montréal. Je scrute religieusement leur section musique chaque semaine à la recherche de conseils / surprises.
Je ne suis pas sur Facebook, mais je découvre de nouvelle chose aussi par les courriels de divers publicistes et labels et un peu sur Twitter.

À Envision, nous travaillons avec un certain nombre d’artistes intéressants qui suggèrent et souhaitent collaborer ou partir en tournée avec d’autres artistes, ce qui permet de nouvelles découvertes.

Pour finir, la première partie d’un concert est parfois une bonne surprise.

Quels formats écoutez-vous habituellement? LP, CD, cassette, numérique, services de streaming? Pourquoi?

J’écoute de la musique au travail et à la maison. Lorsque je conduis seul dans ma ville, j’aime écouter les stations ROCK comme CHOM-FM (j’ai entendu un écrivain de New York demander si la radio rock  existait encore de nos jours. Ahhhhh, oui mon gars, à Montréal, ça existe encore). J’aime écouter juste pour voir combien de morceaux il leur faut pour jouer un morceau de Led Zeppelin, ou de police ou de Pink Floyd. J’y fais très peu de découverte mais je revis mes 14 ans. Lors de longs voyages en voiture, j’écoute plus de la nouvelle musique. Ma famille vit à 10 heures de route de Montréal, donc BEAUCOUP de temps pour écouter. J’utilise un haut-parleur Bluetooth et je mélange les podcasts de reportages d’investigation, des podcasts de musique comme par exemple Popcast de NYT et la musique sur mon iPhone ou Spotify. Ma vieille voiture a toujours un lecteur de CD, alors je jette toujours une pile de vieux CD sur la banquette arrière et si j’ai de la compagnie, ils jouent les DJ.

Mon père vient de me donner un vieux lecteur CD Denon 5. Hier soir, j’ai donc placé 5 CD dans le lecteur à la maison et je les ai laissés aller – en mode DJ Shuffle – mais je n’avais aucun moyen de lire un CD à la maison pendant 6 à 9 mois auparavant.

Définitivement, j’ai dit NON aux cassettes, je me suis débarrassé de mon lecteur double cassette (pour faire des doublages et des mixtapes) il y a environ 8 ans, mais j’avoue en avoir encore… Par contre, je dis OUI aux vinyles. J’ai beaucoup de disques et je les écoute toujours et j’en achète lors de spectacles ou chez les disquaires … En fait, je viens de remplacer la tête de lecture de ma platine et un de mes amis m’a donné un couvre plateau en cuir (désolé PETA), je ne suis pas sûr si ça marche vraiment… Je vais vraiment le tester avec du Jazz, ou Glenn Gould et oui, surement mon nouvel album bleu de Sharon Van Etten. J’achète les vinyles des artistes que j’aime beaucoup et que je veux soutenir. Notamment, lorsque je les vois en concert.

Un ami vient de me donner un album classique – Daniil Trifonov, un pianiste fou, ainsi qu’un coffret géant de disques de John Coltrane. Cela va être ma liste de devoirs pour les prochaines semaines.

Une grande partie de ce que j’écoute à la maison peut aussi venir de Spotify. C’est super facile… Je peux chercher tout ce qui me trotte dans la tête ou ce que je viens de lire ou encore d’entendre parler pour voir si c’est « à mon goût».

Ou écoutez-vous votre musique?

Entre le bureau et la maison… en marchant mes écouteurs sur les oreilles. J’écoute les Podcasts sur la musique ou la musique que j’ai sur mon iPhone… Je n’ai pas de données illimitées, aussi je télécharge quelques albums sur Spotify pour les écouter en chemin.

Je me répète, mais j’ai Sonos au travail… à la maison aussi. Il y a aussi mon « système stéréo – lecteur de CD et platine vinyle », il n’a rien de fou, de vintage (il est juste vieux pour vrai) ou de haut de gamme (la tête de lecture d’un de mes amis coûte plus cher que tout ce que j’ai monté), mais c’est du solide et il fait « la job » pour écouter ma pile de CD et de vinyles. Il contribue à justifier la «collection» de Vinyle et me fait sortir de ma chaise pour retourner un disque, regarder la couverture ou lire le livret.

Comment trouvez-vous et écoutez-vous les musiques avant leur commercialisation?

En raison de mon emploi et de certaines de mes relations, je reçois de la musique de quelques maisons de disques, des nouveautés avant leur commercialisation – je les télécharge sur mon ordinateur et les fais glisser dans mon iTunes. Byta me permet aussi d’avoir de la musique en avance. Je vais aussi sur divers sites Web qui propose des 1ère écoute, NPR, CBC Radio First Play, Pitchfork et la partie francophone de CBC – à Montréal, le NYT en faisait autrefois, Guardian, etc.

Bien sûr, je reçois des morceaux des artistes avec lesquels je travaille – souvent des liens privés Soundcloud, ou via WeTransfer, DropBox, etc. On m’envoie des démos approximatives et des mix finis, tout le matériel avant la sortie.

Quelles sont vos frustrations en écoutant de la musique en numérique? Des avantages?

Avant, je serai mort pour iTunes, mais ces dernières années, la situation est devenue plus que « casse-couille ». J’ai adopté Spotify pour «écouter» rapidement tout ce que quelqu’un me suggère – c’est la solution miracle.
Les liens Soundcloud ou streaming en général sont en réalité frustrants, car tu écoutes la musique, puis une semaine plus tard, je ne me souviens pas où se trouve le lien, je dois revenir à mon courriel pour fouiller et essayer de me rappeler d’où et de qui il vient.

Lorsque je reçois des morceaux via WeTransfer, je dois ensuite les télécharger sur mon ordinateur, pareil pour Dropbox… et ensuite, je dois passer ce qui me semble être des heures dans des titres et des noms, par exemple lorsque je saisis les morceaux dans iTunes.

Essayer d’écouter quelque chose sur Youtube me rend fou, parce que ça s’arrête si vous allez sur une autre application dans votre iPhone. Mais c’est une place où tu peux trouver des choses.

Je remarque de plus en plus d’artistes qui m’intéressent ont des trucs sur BandCamp.

Comment gardez-vous une trace de tout ce que vous écoutez?

Je crée des playlists et je commence tout juste à faire un meilleur travail en utilisant le système des “étoiles” sur ce que j’aime dans Spotify.
Évidemment, les disques prennent de plus en plus de place dans mon appartement, il faut que je fasse un peu de ménage de printemps, c’est sûr… demandez à ma copine…

Sur mon bureau d’ordinateur au travail, j’ai un dossier contenant en général différents «albums», donc si je veux jouer quelque chose, il est littéralement sur mon ordi et pas sur le suprême cloud, donc à la maison, je ne peux pas l’écouter si il n’est pas encore sorti, sur Spotify. Aussi, une fois par an ou tous les 18 mois, je dois faire le ménage de mon ordi, car mon disque dur se remplit de films, de chansons et d’images.

Est-ce que vous suggérez de la musique à des personnes? Comment?

Oui carrément.

Chaque année, je fais un « best off » avec tous mes morceaux préférés de l’année, j’envoie ce mix de 15-20 pistes à environ 50-60 personnes chaque matin de Noël (heure nord-américaine). Le mix est le reflet de la musique que j’ai achetée au cours des 12 derniers mois. Maintenant c’est les musiques que j’ai écoutées et aimées durant l’année,  ou aussi des groupes que j’ai vus en concert et des musiques que je redécouvre.

J’envoie également des notes à mes amis, un lien par e-mail, une chanson ou une vidéo – YouTube ou un article sur un artiste. Je fais savoir à mes amis lorsqu’un nouvel album est disponible et qu’ils devraient l’écouter. Je vais même acheter des albums iTunes pour que mes amis y accèdent (j’ai des amis plus âgés)… Maintenant, je commence également à envoyer des liens Spotify si l’album est disponible.

Quelque chose que vous voulez “promouvoir”?

Oh oui bien sur .. Beaucoup de bonnes choses. Le dernier Tim Hecker Konoyo, plutôt génial; la bande originale de Colin Stetson pour le film d’horreur Hereditary. Vous devez absolument regarder la vidéo de Tanya Davis intitulée «Comment être seul». Également le dernier vidéo de Richard Reed Parry qui accompagne son nouvel album Quiet River of Dust. L’album de Jerry Granelli – Dance Hall est une excellente immersion dans la musique qu’il a créée tout au long de sa carrière. Enfin, de la musique pour passer l’hiver: le nouvel album de Kid Koala Music to Draw to:io.

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